EPISODE 6
LES HERBES & ART DE VIVRE
Nos corps au printemps et la vivacité du pissenlit Taraxacum officinalis
Présentation
Nos corps sont en relation avec les temporalités de la terre. Nos corps réagissent aux changements de climats & de lumière. Pour que nos esprits restent alertes et que nos énergies de vie se vivifient, nos corps ont parfois besoin d'allègement et de cure pour opérer une renaissance. C’est ça l’invitation du printemps. Dans ce podcast il est question de partager quelques conseils simples, d’art de vivre, pour vivre le printemps comme nos anciennes et anciens le faisaient.
Par ailleurs, nous présenterons une plante médicinale, le pissenlit, aussi appelée Dent-de-lion (Taraxacum officinalis). Dent-de-lion est une plante si banale, si répandue, qu'elle passe trop souvent inaperçue à nos yeux de non initiés au chemin des herbes. Pourtant, elle est source de bienfaits pour nos corps et répond remarquablement bien aux besoins spécifiques de cette saison printanière.
Il a des choses à nous dire ce pissenlit, alors faisons connaissance avec lui.
Explorons ensemble ses spécificités. Comment le reconnaître vraiment (car oui on se trompe souvent) ? Quelles parties récolter ? Comment l’utiliser ? Pourquoi l’utiliser ? Quelles sont les précautions d’usage et les contre-indications ?
Nous aborderons tout ceci dans cet épisode.
Attention : je ne suis ni médecin, ni pharmacienne, ni professionnelle de santé. N'arrêtez jamais un traitement médical en cours et demandez toujours conseils à votre médecin. Je fais de la préservation culturelle et je tiens à garder bien vivant les connaissances que nous avons sur les plantes de nos terres. Ce podcast à une vocation informative et éducative.
Belle découverte !
Sources bibliographiques :
Cazin. F.-J. ,(1868). Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes, avec un atlas de 200 planches lithographiées, Abel Franklin, p 855
Fournier, P. (1947). Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France, omnibus, p 765-768
Laurant-Berthoud, C., Mollet, C., & Quemoun, A. (2016). Du bon usage des plantes médicinales. Éditions Jouvence. p189-190
Lieutaghi, P. (1996). Le livre des bonnes herbes. Actes sud. P 349-352
Lorrain, É. (2019). Grand manuel de phytothérapie. Dunod. P 839-850
Morel, J. (2008). Traité pratique de phytothérapie : Remèdes d’hier pour médecine de demain. Editions Jacques Grancher. P 90 -91, 111, 125, 148, 166, 179, 346-347, 544, 558, 568-569
Treben, M. (2007). La santé à la pharmacie du Bon Dieu : conseils d’utilisation des plantes médicinales. Ennsthaler Gesellschaft. P 96-99
Crédit :
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Ecriture, réalisation et narration : Camille Pelloux
Photos : Camille Pelloux
Illustration : Carlos Vazquez Ruckstuhl
Générique : Hit on me I Audiohub
Mixage : Luis Armando Martínez Morales
Générique : Hit on me I Audiohub
Retranscription
Des Racines Naissent Les Fleurs, un podcast qui parle de plantes médicinales, de naturopathie, d'agriculture régénérative et d'art de vivre avec la terre. Ici, on se questionne et on partage des réflexions, des savoirs et des inspirations afin de nous ouvrir les horizons pour prendre soin et repenser notre façon de faire.
Je suis Camille Pelloux de l'école en ligne Déa Terra et je suis vraiment ravie de vous retrouver pour cette série audio.
Vous trouverez toutes les références et les sources citées dans cet épisode dans la page dédiée à ce podcast sur mon site internet. Le lien de cette page se situe dans la description.
Par ailleurs, je voulais vous rappeler que cet épisode et tous les épisodes visent à la préservation de savoir, à l'éducation et au partage de connaissances. Je ne suis ni médecin ni pharmacienne, alors ne faites pas d'imprudence, n'arrêtez pas de traitement en cours et demandez toujours l'avis de votre médecin ou de votre socialiste de santé en cas de doute.
Bonjour et bienvenue dans le podcast Des Racines Naissent Les Fleurs.
Alors avant de commencer ce nouvel épisode, je voulais vous informer des nouveautés et surtout m'excuser parce que cela fait de nombreux mois que je n'ai pas publié d'épisode. En effet, je suis bien occupée parce que je travaille sur un très gros projet, celui de mon école en ligne, Déa Terra.
Je parle d'école, mais c'est plutôt une plateforme d'échange, un espace de partage, dans lequel je vais proposer plusieurs programmes, dans un premier temps en ligne, autour de la naturopathie, de l'herboristerie, et de toutes les pratiques qui nous permettent de nous relier à un art de vivre plus en harmonie avec la Terre. Alors, j'ai à cœur de proposer des programmes de qualité. Ce n'est pas une école qui vise à professionnaliser, mais c'est une école plutôt pour tout le monde, pour accéder à ces savoirs, pour préserver ces savoirs, qui sont si importants de nos jours, pour construire les fondations d'un monde de demain plus juste, qui marche sur la voie de la régénération et de la juste relation avec la terre. Je proposerai aussi des programmes pour les professionnels déjà installés. Donc ce n'est pas une école de formation, mais disons que c'est vraiment un endroit pour échanger, pour partager des connaissances qui me paraissent fondamentales aujourd'hui.
Et pour celles et ceux qui connaissent mon travail, faire les choses en profondeur donc je suis généreuse dans mes partages et donc du coup créer les programmes ça me prend énormément de temps et d'espace, les contenus sont riches et la forme que j'ai choisi de prendre pour cette école et ces programmes c'est une forme qui est inspirante et qui est esthétique donc on a une grande équipe derrière, j'ai plein de personnes qui m'aident et c'est aussi génial comme nouvelle aventure d'avoir une équipe qui travaille et qui avance avec moi. Franchement, ça change la vie.
Alors, restez alertes. Normalement, les premiers programmes seront ouverts aux inscriptions courant mai, si tout se passe bien. Courant mai 2024, si tout se passe bien. Alors, je vous invite vraiment à me suivre sur la page instagram Déa Terra pour ne pas louper les inscriptions, pour ne pas louper les lancements qui vont être l'occasion aussi de proposer des tarifs plus attractifs, on va dire. Enfin voilà, tout ça pour vous dire, je ne vous ai pas oublié, la liste de podcasts et les contenus des podcasts sont déjà écrits, simplement, je n'avais juste pas l'espace pour tout faire.
Bon, et bien c'est parti pour ce nouvel épisode, ce nouvel épisode dans lequel on va essayer de synchroniser nos corps à l'énergie du printemps, on va parler d'art de vivre, on va parler de naturopathie, puis on va aussi faire un focus sur une plante : le pissenlit, Taraxacum officinalis. Alors, c'est parti.
Nos corps, ils sont en relation avec les temporalités de la Terre. Nos corps réagissent aux changements de climat et de lumière. Pour que nos esprits restent alertes et que nos énergies de vie se vivifient, nos corps ont parfois besoin d'allègements et de cures pour opérer une renaissance. C'est ça l'invitation du printemps.
Dans ce podcast, il est question de partager quelques conseils simples d'art de vivre pour vivre le printemps comme nos anciennes et nos anciens le faisaient.
Alors moi, je suis originaire des Alpes. Je suis originaire d'un petit village des Alpes. Mes grands-parents étaient agriculteurs, ma maman a grandi dans une ferme, j'ai grandi à côté de cette ferme, donc je suis proche de ces traditions des paysans, je suis proche des traditions de nos anciens, de nos anciennes. J'ai toujours vu ma grand-mère, au moment où les premières fleurs jaillissent entre les petits trous qui sont créés par la fonte des neiges, j’ai toujours vu ma grand-mère aller récolter quelques feuilles de pissenlit et les parsemer sur sa salade.
Certaines anciennes et certains anciens de mon village nous racontent que quand on est malade à la fin de l'hiver, quand on a un peu de toux, et qu'on a les bronches un peu prises, peut-être de plein d'excès qui ont été accumulés pendant l'hiver, et bien il y a quelques petites fleurs jaunes comme ça qui poussent, qui s'appellent le tussilage, qui sont aussi super intéressantes pour aider à décongestionner ses poumons et à adoucir cette toux de fin d'hiver.
Alors au printemps, les journées sont plus lumineuses. D'ailleurs, c'est si agréable ce petit soleil printanier qui commence à éclore. La sève brute monte depuis les entrailles de la terre et se faufile dans le cœur des arbres. Les bourgeons s'ouvrent. Parfois même, il y a déjà des fleurs. Il y a des jeunes pousses en pagaille. Éclosion sauvage de tussilages, primevères, violettes, bières terrestres. C'est vrai que les fleurs, les bourgeons, les jeunes pousses, elles ont un timing différent selon nos zones géographiques. Ce qui est sûr, c'est que l'énergie du printemps, elle est féconde et elle est fertile. C'est une énergie frétillante de vie, qui a soif de la vie. C'est l'énergie de la renaissance qui ensemence. La graine qui germe, la force vivante.
Le printemps, c'est le temps de remettre en circulation peut-être les lourdeurs qui ont été accumulées durant l'hiver. Si on y pense bien, c'est naturel peut-être qu'en hiver, on consomme un peu plus de nourriture riche, plus de gras, plus de densité, qu'on ait moins envie de sortir, et que du coup il y ait un petit peu de stagnation qui se soit installée en nous, eh bien le printemps c'est le moment de remettre en circulation et d'éloigner ces stagnations. Alors attention s'il fait frais, s'il fait froid, attendez un peu, restez encore au chaud. Mais si le temps est clément, si le soleil commence à caresser votre peau d'une manière agréable, il est peut-être temps de s'atteler à un nettoyage doux.
Le printemps, c'est la saison de l'allègement, pour permettre à l'énergie de vie de se faufiler librement dans le corps, pour permettre à l'énergie de vie de circuler pleinement et allègrement. C'est donc le moment d'assainir les excès d'humidité, comme on dit en naturopathie traditionnelle européenne. C'est le moment d'assainir les excès d'humidité accumulés durant la saison froide. Drainer le corps, c'est anticiper les crises curatives. Les crises curatives, c'est un mot, un peu un jargon en naturopathie, pour parler parfois des manifestations du corps qui peuvent prendre la forme de désagréments, mais qui en fait sont des signes que le corps cherche à revenir à l'équilibre. Quand je parle de crise curative printanière, ça pourrait être par exemple les allergies saisonnières.
Donc si on veut éviter les allergies aux pollens par exemple, ça peut être intéressant d'opérer une petite détox en amont et de faire un peu de prévention. Mettre en circulation ce qui a été mis en dormance, ouvrir les portes de sortie — ce qu'on appelle dans le jargon naturopathique les émonctoires — donc en aidant les organes d'élimination, qui sont la peau, les intestins, les reins, et puis pour stimuler tous ces organes d'élimination, en général c'est hyper important de soutenir le foie, voire d'opérer une petite détox du foie.
En médecine traditionnelle chinoise, on dit que la saison du printemps, c'est l'énergie du foie qu’il faut relancer, qu'il faut soutenir. L'énergie du foie, de la vésicule bélière.
Alors ça c'est des grandes généralités, c'est super important, toujours, toujours, de respecter nos besoins spécifiques. Donc peut-être que votre terrain, il n'a pas besoin de ça. Donc ce que je dis là, c'est vraiment quelque chose de général et à adapter selon les besoins.
En fait, si on suit le vivant, c'est assez simple d'opérer une détox douce de printemps. On a pas besoin d'aller chercher des plantes qui viennent du bout du monde, ni des aliments en poudre dans des sachets. Si on regarde un peu ce qu'il y a autour de nous, si on va dans les étals des marchés locaux, en général, les légumes qui sont là, c'est des légumes qui vont aider notre corps à ce moment-là. Alors, on peut faire une détox douce si on fait une petite diète de légumes de saison, si on va augmenter la ration de légumes par rapport à d'autres éléments. Peut-être éviter les sucreries, les produits laitiers, les féculents en trop grande quantité. Mais augmenter la ration de légumes de saison. Faire un bouillon le soir de légumes, de légumes de printemps, de légumes racines de printemps. Rajouter le midi une salade avec, si vous êtes en campagne, des jeunes pousses, des plantes sauvages de saison. Des jeunes pousses de pissenlit, de berse commune, d’égopode, de lierre terrestre, d'ail des ours.
Attention, si vous faites de la cueillette, apprenez à reconnaître les plantes pour ne pas faire de bêtises.
Si vous êtes en ville, c'est facile aussi de faire une détox de printemps parce que sur les étals de marché, vous allez trouver des jeunes pousses aussi. Les jeunes pousses d'épinards, de la roquette, de la chicorée, des endives. Tous ces petits légumes amers y aident à décongestionner le foie, à libérer la vésicule biliaire et donc à opérer une détox aussi au niveau hépatique. Parsemez du vert de l’amer dans vos plats. D'autres légumes amers de saison qui aident à détoxifier le corps, notamment par leur qualité diurétique, donc qui aide à éliminer les déchets par les reins, c'est les artichauts qui sont en plus amers pour le foie, c'est les asperges, voilà.
Le tout agrémenté, par exemple, de vinaigre de pomme. Vous savez, le vinaigre de pomme, ce qu'on appelle le vinaigre de cidre, quand il n'est pas pasteurisé, c'est vraiment un petit remède très intéressant. Donc, si vous vous sentez un peu lourd, un peu congestionné, que vous avez envie de relancer l'énergie, du foie et de la vésicule biliaire, que vous avez envie d'accélérer le processus digestif, ça peut être intéressant, si vous n'avez pas tendance à avoir des inflammations, des brûlures au niveau de l'estomac, de prendre une cuillère à soupe avant le repas.
Donc, alléger son assiette, des petits bouillons de légumes le soir, rajouter des plantes sauvages, si vous êtes en campagne, rajouter des jeunes pousses de saison, des légumes de saison, du vinaigre de cidre dans vos assiettes. Déjà, ça peut tout à fait être intéressant pour opérer au niveau de l'alimentation, une petite détox.
Alors, c'est aussi le temps des monodiètes et des jeûnes. Ceci étant, ce n'est pas une obligation et ça va dépendre des possibilités de chacune et de chacun. Et puis des terrains. On peut tout à fait commencer par déjà alléger l'alimentation avant de passer à une cure un petit peu plus intense, surtout quand on ne l'a jamais fait. De toute manière, quand on fait une monodiète ou un jeûne, c'est toujours bien de commencer par une descente alimentaire et surtout de reprendre par, progressivement, certains aliments. C'est de toute manière bénéfique de débuter par l'allègement de l'alimentation, éliminer certains éléments peut-être de nos habitudes alimentaires avant de s'aventurer dans une détox un petit peu plus intense, au risque de stresser le corps.
Cette diète allégée, elle pourrait tout à fait être accompagnée d'une plante, une plante dépurative qui va nettoyer le sang, qui va activer les reins pour l'élimination des déchets, puis qui est aussi amère donc qui va aider à décongestionner le foie et la vésicule biliaire, activer la digestion.
C'est le pissenlit, le Taraxacum officinalis, qu'on appelle aussi, selon les régions, le dandelion, “pisse au lit” en relation avec son activité sur les reins qui active l'élimination de l'urine. On l'appelle aussi florin d'or, laitue des chiens, tête de moine, couronne de moine, florin d'or, salade de taupe, lion dent. Selon la localité, ce petit nom qui est donné à cette plante si commune, si banale, si courante, est différent.
Alors le pissenlit, le Tarxacum officinalis, est vraiment, vraiment très courante dans les prairies naturelles, des plaines et des montagnes. Le pissenlit, il aime les sols calcaires. On le retrouve aussi dans les vallées, dans les lisières de bois, dans les clairières, dans les cultures, dans les vignes, le long des chemins, des routes, des terrains vagues, mais aussi près des coupes à blancs ou des champs en jachère. Il peut vivre en altitude jusqu'à 3000 mètres dans les pierriers. Dans les terres riches, sa racine est charnue ; dans les terres moins riche, sa racine est moins charnue. Alors, le Taraxacum officinalis, on le retrouve même, imaginez, à Mexico, entre les pavés. Alors, c'est une force de vie tellement puissante qu'on la retrouve vraiment dans tous les milieux.
Alors, on va parler de comment on la reconnaît, parce qu'en fait, figurez-vous, que les botanistes dénombrent près de 60 espèces de pissenlit. Et donc, il y a plus de 1200 sous-espèces dans le monde. C'est une plante qui est difficile réellement à reconnaître et il y a beaucoup de confusion. Alors, c'est vrai qu'il y a plusieurs éléments à se rappeler pour pouvoir la reconnaître. Déjà, le pissenlit, je vais la décrire brièvement puis ensuite je vais vous donner les points à retenir pour bien faire la différence.
Donc sa racine, c'est une racine qui est pivotante, qui est plutôt épaisse, qui est un peu brune, avec par contre l'intérieur qui est blanc, et puis qui peut faire la grosseur du doigt, selon les sols dans lesquels elle évolue. La tige, c'est une tige qui laisse échapper du lait un petit peu blanc, comme ça. Ça c'est un bon moyen de la reconnaître. Et puis les feuilles, elles sont disposées en rosettes au sol, elles n'ont pas de poils et elles sont, on dit en botanique, lancéolées, roncinées irrégulièrement. Et ça veut dire qu'en fait quand on la regarde, elles sont découpées plus ou moins profondément, il n'y a pas une forme symétrique dans la feuille de pissenlit, c’est vraiment d'une énergie de vie qui est fluide et qui est un peu fofolle comme ça. Moi, je regarde la feuille de pissenlit et je me dis, c'est une plante un peu fofolle.
Bref, si on regarde la tige, il n'y a pas de poils en fait, au toucher elle est vraiment sans poils, qu'on appelle une plante glabre. Ça c'est un bon moyen de reconnaître le pissenlit.
Ensuite, une autre façon de reconnaître le pissenlit, c'est ses fleurs. Alors, on peut penser que c'est une fleur, mais en fait, ce n'est pas une fleur, c'est un capitule. Et quand on parle de capitule, ça veut dire que c'est une multitude de petites fleurs, de petites fleurs qui sont des fleurs ligulées. Donc, la fleur de pissenlit, c'est un capitule, c’est à dire en fait plein de petites fleurs ligulées, comme ça. Et en fait, on dit vulgairement que ce sont des pétales, mais ce sont des fleurs.
Et une bonne manière de reconnaître les pissenlits, c'est de regarder la base de ce capitule. À la base de ce capitule, il y a de nombreuses petites feuilles qui sont plaquées à la base des fleurs. Et ces feuilles sont disposées de deux manières. Il y a certaines petites feuilles qui sont plaquées comme ça, et il y en a d'autres qui sont un peu fofolles encore une fois, qui sont comme ouvertes. Donc ça c'est un point intéressant aussi pour la reconnaissance. — Ce n'est pas facile en podcast de vous décrire botaniquement une plante. C'est pour ça aussi que dans Déa Terra, je veux vous proposer un programme de découverte des plantes médicinales. Directement, dans le sauvage, dans la montagne, avec de belles images pour que vous puissiez plus facilement reconnaître ces petits indices.
Un autre élément intéressant pour reconnaître le pissenlit, c'est que quand on coupe ce qu'on appelle la tige, qui est en fait le pédoncule, en fait il est creux, ça pourrait faire comme une paille, ça génère un petit lait blanc, ce qu'on appelle un latex. Voilà, donc s’il y a tous ces points que je vous ai mentionnés, vous êtes bien sûr du Taraxacum officinalis.
Ok, quelle partie de plante s'utilise ? Figurez-vous que c'est une plante dont on utilise toutes les parties ! Donc en cuisine, les jeunes pousses au printemps, dans les salades. Les jeunes pousses au printemps, elles sont beaucoup plus douces, moins amères que les pousses des feuilles plus anciennes, plus tard dans la saison. Les feuilles qui poussent à l'ombre dans un sol humide, elles sont moins amères que les feuilles qui poussent au soleil, dans des sols plus secs et arides. Les feuilles plus anciennes, qui sont un peu plus coriaces, un peu plus amères, vous pouvez quand même les utiliser, mais plutôt blanchies ou cuisinées à la vapeur. Les fleurs, vous pouvez faire du miel avec les fleurs, vous pouvez faire des sirops, vous pouvez faire des vins, vous pouvez faire des liqueurs. Les boutons floraux, ils sont utilisés dans du vinaigre pour faire comme des câpres, pour faire des pickles, voilà, pour l'apéro. Et les racines, eh bien, elles sont utilisées en médicinal. Elles sont amères, mais par contre, elles peuvent être aussi utilisées, si ça ne vous dérange pas trop l'amère, comme un légume sauvage. Ça a un petit goût un peu navet.
Alors, pour l'usage médicinal, c'est toute la plante qui est utilisée en général. Donc la racine et les feuilles en l'occurrence. Sachant que quand on regarde les qualités énergétiques de cette plante, la racine est beaucoup plus équilibrée que les feuilles. Elles sont vraiment asséchantes et refroidissantes, elles sont vraiment astringentes et amères, tandis que la racine va être un petit peu plus nourrissante et plus adaptée à tous les terrains. Les feuilles en cure vont être plutôt à privilégier pour les terrains avec beaucoup d'humidité. Alors que la racine, elle va être tolérée un peu plus par tous les terrains.
Alors effectivement, les racines, elles vont surtout avoir une utilité pour la partie digestive. Alors que les feuilles, elles sont surtout diurétiques. Donc elles vont éliminer les déchets par les reins. Donc c'est la petite subtilité qui fait que, effectivement, si vous avez plutôt un corps qui a du mal à garder l'humidité, qui est assez frêle, qui a peut-être des reins un peu fragiles, on va éviter de donner trop de feuilles, alors que les racines vont avoir surtout une intention de travail sur le foie et la vésicule biliaire. Donc on pourrait noter ça comme subtilité, ce qui explique aussi cette différence dans la qualité énergétique. Ce qui explique pourquoi la racine est effectivement plus équilibrée pour les terrains un peu frêles, froids et secs. — Toutes ces notions de chaud, froid, sec, humide que j'utilise beaucoup dans mes podcasts et dans ma pratique en général, je vais les détailler dans un programme dédié à ce que j'ai appelé l'herboristerie, la naturopathie traditionnelle énergétique européenne, parce que c'est des notions qui appartiennent à notre patrimoine et notre héritage culturel et que moi je trouve super intéressant à manier, à comprendre, à utiliser quand on parle des plantes médicinales. Donc j'ai dédié un programme à tout ça pour mieux comprendre ce que ça veut dire et mieux naviguer dans ce vocabulaire et voir la nature, les plantes, le corps humain sous un autre angle.
Alors, si on s'en réfère effectivement à la vision énergétique du pissenlit, le pissenlit, la plante entière de pissenlit, en général, c'est une plante qui va aider le feu digestif, qui va soutenir le métabolisme de digestion, donc qui va aider à sécréter les sujets digestifs. Ça, c'est super intéressant pour soutenir la digestion, pour aider à accélérer le processus de digestion, donc aider à casser les aliments. C'est une plante qui va aussi aider au fonctionnement de la vésicule biliaire, donc qui va aider à l'élimination de la bile, donc qui va ouvrir la vésicule biliaire pour aider à la bile à s'écouler. Si une bile s'écoule bien, ça veut dire qu'on digère mieux le gras et qu'on va plus facilement à la selle.
C'est aussi une plante qui va activer l'élimination des déchets, notamment en activant les émonctoires, notamment les reins, mais aussi, comme je viens de le mentionner, les intestins.
En fait, le pissenlit met en mouvement les toxines, les toxines qui sont anciennes, les toxines qui sont stagnantes. C'est pour ça que je trouve que c'est vraiment le symbole du printemps. En fait, l'énergie du pissenlit, elle remet en mouvement. Le pissenlit, il a une énergie très enfantine, très légère, très vivante, très vivifiante, très frétillante. Il a une énergie qui danse, assez libre, assez spontanée, assez créative. Et c'est ce qui permet aussi dans le corps, en remettant en circulation, en éliminant les lourdeurs, il permet à cette énergie de vie-là de se soulever, de se lever, de se réveiller après la stagnance de l'hiver. Donc c'est une plante qui va plutôt assécher, c'est-à-dire qui va éliminer le liquide en excès du corps et qui va vraiment aider à éliminer toutes les humidités visqueuses, ce qu'on appelle les colles dans le jargon naturopathique.
Ok, donc cette grande plante asséchante et refroidissante, elle est idéale pour les personnes qui ont besoin d'une petite détox, de pouvoir remettre en circulation toutes les sensations de stagnation.
Si je parle en jargon naturo, je dirais que c'est idéal pour les sanguins, les tempéraments sanguins et les tempéraments lymphatiques. Pour toute personne qui temporairement a un excès d'humidité en cure.
Le pissenlit en cure, c'est trois semaines. Sur des terrains un peu secs, des personnes qui ont du mal à prendre du poids, des personnes qui ont des muqueuses un peu sèches, la peau sèche, cette plante est plutôt à prendre à très court terme.
Voilà, donc en gros, super intéressante pour la sphère hépatique. Elle protège le foie, elle est hépatoprotectrice. Elle est aussi intéressante en cas de tout ce qui va être lié au trouble de la vésicule biliaire, des calculs biliaires. Elle est intéressante quand il y a des stagnations digestives qui se caractérisent de fait par plus d'appétit ou des lourdes heures après le repas. Cette sensation dans le haut du corps, au niveau de l'estomac, vraiment dans le haut du torse, que c'est lourd, que c'est lent, que ça reste longtemps. C'est une plante qui est apéritive, qui va aider à saliver, qui va aider à préparer l'estomac à recevoir la nourriture. C'est une plante qui va drainer et donc qui va aider aussi à éliminer les déchets, j'ai déjà dit, par la voix des reins, mais aussi par la voie intestinale. Donc elle peut avoir une petite action laxative comme ça, notamment par l'action qu'elle a sur les sujets digestifs et la bile.
Donc intéressant pour drainer les excès d'humidité qui se caractérisent par de la rétention d'eau, de la cellulite, mais aussi des colles, tous les trucs un peu visqueux qui sortent par les poumons, sous forme de crachats, de se moucher, des toux grasses, des choses comme ça.
Voilà, d'ordre général, elle est intéressante aussi quand on est sur des terrains qui font de la crise de goutte ou qui ont un peu de surpoids. Une bonne plante pour le syndrome métabolique.
Pour les personnes un peu sensibles, les personnes un peu plus frêles, un peu plus maigres ou fines, avec des peaux sèches, on va plutôt privilégier la racine.
Ok, cette plante, elle a quelques contre-indications. Donc on ne l'utilise pas quand il y a une occlusion des voies biliaires. Donc quand vous savez que vous avez de gros calculs, on ne l'utilise pas, il vaut mieux d'abord travailler sur ces calculs avant d'activer l'élimination. Les calculs biliaires, les allergies au latex qui sont possibles.
Et puis il y a des effets secondaires. C'est une plante de la famille des astéracées et il y a des personnes qui ont des allergies aux plantes de la famille des astéracées. Elle a quelques effets secondaires comme elle peut créer de l'acidité gastrique, comme elle va stimuler les sucs digestifs. Les personnes qui ont déjà beaucoup de sucs digestifs, ça peut empirer la problématique. Elle peut créer aussi de la dermatite de contact. Donc, les personnes qui se frottent au pissenlit peuvent développer des petites réactions pas très agréables. Voilà, c'est un peu tout ce que j'avais à dire sur les effets secondaires du pissenlit.
Alors, il y a une liste de principes actifs qu’on peut noter — la liste est non exhaustive. On retrouve par exemple des lactones sesquiterpéniques, on retrouve de la taraxine, on retrouve des sterols, des flavonoïdes, de la quercétine, de l'acide phénolique, des coumarines et du potassium. Bref, la liste est non exhaustive et ce n'est pas trop l'endroit pour trop développer ça.
Comment on utilise le pissenlit, dent-de-lion, Taraxacum officinalis ? Et bien si c'est pour les salades de printemps, les jeunes pousses, à foison, ça peut être aussi, comme je vous le disais dans votre cuisine, à la vapeur. Mais en médicinal, entre guillemets, la tradition, elle parle d'infusion pour les parties aériennes, et donc des feuilles, et de décoction, si on utilise la racine. — Tout ça, je l'aborde dans un programme qui s'appelle Introduction à l'Herboristerie Familiale. On va parler de toutes ces subtilités de préparation des plantes à la maison.
Ok, on peut aussi utiliser le pissenlit en teinture mère. Teinture mère que vous pouvez acheter en pharmacie, mais aussi vous pouvez préparer vous-même vos macérations alcooliques, donc dans l'alcool, pour faire des petites cures, par exemple, sur trois semaines.
Quand on prend des macérations alcooliques, quand on prend ce qu'on appelle des extraits hydroalcooliques ou des teintures, selon la zone géographique où vous trouvez, la législation en vigueur, en général, on dit c'est une goutte par poids divisé par 3 dans la journée. Voilà, c'est une généralité, mais il y a des subtilités, donc je donne bien cette généralité. Si vous avez quelqu'un qui vous accompagne dans votre cure, demandez-lui conseil. Référez-vous aussi au conseil des personnes qui vont vous vendre des plantes. Si vous faites chez vous, c'est le conseil que je vous donne. Et bien entendu, soyez alerte sur tous les effets qu'il peut y avoir et que peut vous donner cette plante.
Comme on fait une cure détox, on va privilégier beaucoup d'eau de boisson à côté de la prise de cette plante. Et si vous l'utilisez plutôt pour la partie digestive, essayez de peut-être moins mettre d'eau. Quand on prend trop d'eau, notamment si c'est de l'eau tiède ou froide avant le repas, ça peut diluer les cycles digestifs. Donc quand on fait une tisane digestive, on va plutôt faire une tisane très serrée où il n'y a pas beaucoup d'eau mais beaucoup de plantes ou on va mettre juste un fond d'eau pour les teintures ou les extraits hydroalcooliques.
Voilà, vous pouvez aussi comme je le disais tout à l'heure utiliser le pissenlit à votre guise pour faire des pickles dans du vinaigre par exemple ou alors de la confiture de fleurs de pissenlit, ce qu'on appelle la cramaillotte en Franche-Comté. C'est un petit peu moins intéressant en termes de principe actif. Enfin, ce que je vous ai décrit, c'est plutôt dans la racine et dans les feuilles que ça aura lieu.
Pour bénéficier des principes actifs de la racine, c'est aussi possible de la torréfier et de l'utiliser un petit peu comme la chicorée pour en faire des décoctions le matin. Ça remplace de loin le café, et surtout, ça a un grand intérêt pour aider la fonction du foie et de la vésicule biliaire et pour décongestionner cette sphère digestive.
Voilà, je vous ai décrit le pissenlit, Taraxacum officinalis. Je vous ai donné quelques conseils simples pour vous synchroniser avec le printemps. J'ai l'impression parfois que ce que je raconte, vous le savez déjà, mais si ce n'est pas le cas, je serais ravie que vous me laissiez quelques petites étoiles et que vous m'encouragez à faire plus de podcasts, ça me fait du bien d'avoir des retours. Eh bien, je vous souhaite une belle suite et je vous dis à bientôt peut-être sur le compte instagram de Déa Terra, dans un des programmes de Déa Terra, ou bien sur mon instagram personnel, @camillepelloux_, ou bien encore lors d'un prochain épisode de podcast. À bientôt !
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Ce podcast fait partie du projet de transmission de mon école en ligne Déa Terra. Je vous invite à découvrir les programmes en ligne que je vous propose autour de la naturopathie et de l'herboristerie. Je vous invite également à suivre mes comptes instagram, @camillepelloux_ , et celui de mon école en ligne @ecole_deaterra. Merci pour votre écoute.
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Les informations partagées dans ce podcast ne constituent ni un accompagnement, ni un avis médical, ni des conseils personnalisés. Faites appel à votre discernement, votre esprit critique et votre libre arbitre. N’arrêtez jamais un traitement médical en cours ni l’accompagnement par votre professionnel de santé. Faites appel en cas de besoin à un professionnel et un spécialiste pour une prise en charge adaptée.
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